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Les œufs de Fabergé

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Les œufs de Fabergé

Les œufs de Fabergé 2560 1707 Hélène de Heredis

Les origines de la famille Fabergé

La famille Fabergé, connue pour ses pièces d’orfèvrerie et de bijouterie, serait originaire de Picardie, peut-être de La Bouteille dans l’Aisne, où elle portait le nom de Favri ou Fabri. Protestante, la famille aurait quitté la France à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 pour éviter les persécutions. Elle s’est d’abord installée à Schwed-sur-Oder en Allemagne, où elle a transformé son nom en Fabrier ou Fabriger puis Fabergé. Il est difficile de trouver des documents numérisés attestant de ces origines, la trace s’arrête à Pierre Favry, né le 27 mai 1768 à Schwedt, Brandenburg, Allemagne. Il est le fils de Jean Favry, qui serait né vers 1720 à La Bouteille. Les registres en ligne de la commune ne présentent pas de Jean Favry à cette époque, mais il s’agit des registres catholiques donc impossible de valider ou non cette hypothèse.

Pierre Fabergé quitte l’Allemagne et s’installe à Pernau, en Livonie (province russe près de la Baltique) où il acquiert la nationalité russe.

C’est à Saint-Pétersbourg que son fils Gustave, orfèvre et joaillier, ouvre une boutique, rue Bolchaya Morskaya, en 1842, et que naît Pierre-Karl Fabergé le 30 mai 1846. L’affaire prospère et commence à se faire un nom.

En 1870, à l’âge de 24 ans, Karl reprend l’affaire de son père et transforme le modeste atelier de bijoux en une célèbre entreprise d’orfèvrerie. En 1882 le nombre d’employés est d’une vingtaine, en 1910, on en compte plus de 500. La société ouvre des succursales à Odessa, Moscou, Kiev et Londres.

ca. 1990-1996 — Peter Carl Faberge — Image by ©Historical Picture Archive/CORBIS

Le tsar Alexandre III lui accorde, en 1884, le “privilège de fournisseur de la cour », comme à de nombreux autres bijoutiers. Cependant, la qualité et l’originalité de la production de Fabergé lui permettent de toujours conserver la faveur du tsar qui favorise l’engouement de l’aristocratie et de la riche bourgeoisie russe ainsi que d’autres grands de ce monde.

La technique de prédilection de Fabergé est l’émail dont il fabrique plus de cent nuances et, tout particulièrement, l’émail guilloché qui consiste à inciser une surface en or ou en argent que l’on recouvre ensuite d’une couche d’émail transparent, afin de laisser visible le motif gravé.

Le premier œuf

Fabergé Egg – The Hen Egg, 1855
« L’oeuf à la poule » – 1885
Source : Image issue de faberge.com

Le premier œuf est exécuté en 1885, sur commande de l’empereur Alexandre III, pour en faire présent à son épouse l’impératrice Maria Fedorovna, princesse danoise. Il est réalisé en or et décoré d’un émail blanc translucide à reflet d’huître, censé lui rappeler son pays natal. Cet œuf, dit à la poule recèle une « surprise », une poule en or.

L’œuf est présenté à l’impératrice à Pâques et il plaît tant à leurs Majestés impériales qu’à compter de ce jour la commande devient une tradition. Chaque année, durant la semaine Sainte, Fabergé livre un chef-d’œuvre pascal à l’empereur, pièce unique renfermant une « surprise ».

Après le décès d’Alexandre III, son fils Nicholas II perpétue la tradition et les artisans de la Maison Fabergé réalisent alors chaque année deux œufs de Pâques – un pour l’impératrice douairière et l’autre pour l’épouse de Nicolas II, l’impératrice Alexandra Fedorovna. De 1885 à 1916, une cinquantaine d’œufs seront fabriqués sur commande de la famille impériale.

La « surprise » contenue dans les œufs est tenue secrète, même des membres de la famille et ce, jusqu’au jour de Pâques. Quand le Tsar, curieux, demande à Fabergé de dévoiler le secret ou au moins de lui donner un indice, Fabergé répond à chaque fois : « Votre majesté sera satisfaite ! ».

Fabergé Egg – Coronation Egg, 1897
« L’oeuf au carrosse du couronnement » – 1897
Source : Image issue de faberge.com

Fabergé déborde d’imagination pour la réalisation de ces œufs, cela va de l’œuf Azova contenant un voilier à celui dit du couronnement qui renferme un carrosse, il y en a même un renfermant le transsibérien !!!
D’autres encore mettent en scène la cathédrale Uspensky, le palais Gatchina et, plus tard, durant la Grande Guerre, des œufs représentent la Croix rouge ou des militaires.

L’engouement était tel que de nombreuses copies ou faux-œufs ont été réalisés.

L’apogée de la firme

C’est l’année 1900 qui marque l’apogée de la firme. La Maison Fabergé présente hors concours, à l’Exposition Universelle de Paris, les cadeaux impériaux de Pâques. L’effet sur le jury des spécialistes est considérable : Fabergé est élu à l’unanimité Maître de la Corporation des bijoutiers de Paris et reçoit la Légion d’honneur.

Lors de la Révolution d’Octobre 1917, un comité des employés de la Coopérative K. Fabergé prend la direction de la firme jusqu’en 1918. Karl Fabergé s’enfuit en Suisse où il meurt en 1920 à Lausanne. Sa famille l’enterrera avec sa femme à Cannes en 1929.

Qu’en est-il aujourd’hui de la fabuleuse collection des Romanov ?

Huit œufs ont disparu sans laisser de traces dans les années post-révolutionnaires. Les quarante-deux œufs restants se retrouvent dans d’importantes collections nationales ou entre les mains de particuliers.

Une dizaine des œufs de Fabergé sont conservés au Kremlin, deux appartiennent à la couronne d’Angleterre et douze avaient été achetés par Malcom Forbes, le magnat américain. Sa collection a été acquise par un industriel russe, Viktor Vekselberg. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué.

Pour mémoire, Christie’s a adjugé le seul Winter Egg, œuf de cristal créé en 1913 et acheté 24 600 roubles (soit 25 000 $) par Nicholas II, pour 9,6 millions de dollars en avril 2002.

 

Merci à Sylvette David pour avoir laissé dans nos petits papiers l’idée de cet article 🤗.


Sources :